Jean-Yves Tadié

Jean-Yves Tadié

Né le 7 septembre 1936 à Boulogne-Billancourt. Marié, trois enfants. Ancien élève de Saint-Louis de Gonzague (Franklin), du Lycée Louis le Grand et de l’ENS Ulm, agrégé de lettres classiques (1959), a enseigné dans huit universités : Alexandrie, Yaoundé, Le Caire, Caen, Tours, Paris 3, il est élu Professeur à l’Université d‘Oxford et fellow d’All Souls College en 1988, puis à l’Université de Paris-Sorbonne en 1991. Il a dirigé pendant vingt-sept ans les collections Folio classique et Folio Théâtre chez Gallimard, où il reste conseiller littéraire. Il a été conseiller scientifique de l’exposition Marcel Proust (BNF-Orsay, 1999-2000).
Il a publié dix-sept ouvrages sous son nom, notamment Proust et le Roman (1971), Le Récit poétique (1978), Le Roman d’aventures (1982), La Critique littéraire au XXe siècle (1987), Le Roman au XXe siècle (1990), Marcel Proust, biographie (1996), Le Sens de la mémoire (2001, avec Marc Tadié), Regarde de tous tes yeux regarde, Jules Verne (2005), Le songe musical, Debussy (2008), Le Lac inconnu, Proust et Freud, (2012), Marcel Proust, croquis de l’épopée (2019, Gallimard). Il a dirigé plusieurs éditions dans la Bibliothèque de la Pléiade, dont celle de A la Recherche du temps perdu 1987-1990), de Nathalie Sarraute (1996), de Walter Scott, de Malraux (Ecrits sur l’art, Essais critiques). Direction de nombreux autres volumes collectifs (Proust et ses amis, Le Cercle de M. Proust, 3 volumes). Il est membre de la Glyndebourne Festival Society, de l’Athenaeum Club de Londres, et membre correspondant de la British Academy.
Et il vient de publier ses passionnantes mémoires : De l’autre côté du temps (1939-1968)

Colette et la musique, Conférence de Frédéric Maget

Colette et la musique 

 

Conférence de Frédéric Maget, Président de la Société des Amis de Colette

La Colette aux mille visages… romancière, journaliste, mais aussi danseuse, mime, et mélomane !
Chez Colette, la musique est partout, et ce, dès l’enfance.

« Elle était musicienne, comme ses frères et sœurs. Dans le salon de sa maison natale se trouvait le piano sur lequel tous les enfants ont appris à jouer. D’ailleurs son frère aurait, d’après elle, pu avoir une carrière de virtuose. »  Colette, femme de lettres, continuera à jouer du piano tout au long de sa vie, mais dans le plus grand secret.

Elle se marie avec « Willy », célèbre critique musical qui, sous le pseudonyme « l’ouvreuse du cirque d’été », « faisait la pluie et le beau temps dans le monde musical de la fin du XIXe siècle et au tournant du XXe siècle ». A ses côtés, Colette découvre la musique orchestrale et fréquente assidûment les salles de concerts, notamment les Concerts Colonne et les Concerts Lamoureux. Son mari lui ouvrira également les salons musicaux de l’époque entre autres celui de la princesse de Polignac, où elle noue des amitiés avec les grands compositeurs de son temps, Claude Debussy, Gabriel Fauré, ou encore Maurice Ravel pour qui elle écrit le livret de son célèbre opéra « L’Enfant et les sortilèges ».

L’enfant et les sortilèges

Flore Royer : L’Enfant 

Nommée Talent Adami Classique 2024, Flore Royer obtient son master au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Frédéric Gindraux avec mention Très Bien à l’unanimité. Elle est membre de l’Académie de l’Opéra-Comique pour la saison 2024/2025. Cette saison, elle fait également ses débuts soliste à l’Opéra de Paris (Les Brigands, Offenbach) à la Fenice (Te Deum, Charpentier) ainsi qu’à l’Opéra Royal de Versailles (La Fille du Régiment, Donizetti).

Madeleine Bazola-Minori : La Mère, La Libellule, La Tasse, Le Pâtre 

Madeleine Bazola-Minori se forme à la maîtrise du CRR de Tours, en parallèle à des études de piano, puis continue son cursus en chant choral au Chœur de Jeunes du conservatoire. Elle a l’occasion d’interpréter le rôle de Flora dans Le Tour d’Écrou de Britten à l’Opéra de Tours en 2014. Depuis septembre 2021, Madeleine étudie le chant lyrique au CNSMDP dans la classe d’Amaya Dominguez, et intègre la classe de mélodie et lied de Jeff Cohen ainsi que celle d’Anne le Bozec. Elle y développe son goût pour le répertoire lyrique, du baroque au contemporain en passant par la comédie musicale. 

Margaux Loire : La Bergère La Chatte, l’Ecureuil 

La soprano lyrique, Margaux Loire est lauréate de la Bourse Sylff – Tokyo Fundation for policy research et de la bourse Menda – Opéra-Comique. En 2024, elle gagne le Prix Présence Compositrices au concours de Marmande et obtient son master au CNSMDP. Elle accorde ses sensibilités de musicienne et de comédienne pour interpréter des œuvres allant du chant grégorien à la musique contemporaine. Elle est Violetta Valery dans La Traviata de Verdi en Mars 2025 avec le Lab Opéra Oise.

Félix Merle : Le Fauteuil, L’Arbre 

Félix Merle débute la musique avec le double apprentissage du chant et du clavecin. Ainsi le répertoire baroque garde une place de choix dans son travail. Rejoignant ensuite le CRR de Paris, il parfait sa pratique du chœur au sein du Jeune Chœur de Paris. Également initié à l’opérette française par le baryton Franck Leguerinel, il monte ensuite son propre spectacle « Ne tirez pas sur l’opérette » qu’il crée en 2021. Dès lors il poursuit sa formation au CNSMDP. Il a l’occasion alors de s’y produire sur scène et d’incarner Riff dans West Side Story ainsi que l’Arbre et le Fauteuil de L’Enfant et les sortilèges de Ravel.

Tsanta Ratianarinaivo : La Théière, L’Arithmétique 

Admis à la Maîtrise de Notre-Dame de Paris où il va étudier pendant trois ans auprès de Rosa Dominguez, il est à présent étudiant au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris. Son répertoire va de la musique grégorienne à la musique contemporaine. Il est de plus en plus sollicité dans le monde de l’opéra.

Anne-Laure Hulin : Le Feu, la Chouette, la Pastourelle, le Rossignol 

Anne-Laure commence le chant en 2004 à la Maîtrise de Radio France.  Etudiante de Elène Golgevit au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, où elle obtient son Master de chant lyrique, elle se produit désormais régulièrement en soliste, avec l’Orchestre Philharmonique et l’Orchestre National de France, ou encore l’Orchestre de Paris, sous la direction de D.Gatti, FX.Roth, D.Harding ou encore P. Järvi…

Marie Ranvier : La Princesse, la Chauve-souris 

Après des études de piano et de violoncelle, c’est à l’âge de 16 ans qu’elle débute le chant lyrique. Trois ans plus tard elle rentre au CRR de Paris au Département Supérieur pour Jeunes Chanteurs auprès de Jean-Philippe Zilinsky. Elle se produit alors dans les plus grandes salles parisiennes telles que la Philharmonie, la Seine musicale ou encore l’Opéra-Comique. À l’âge de 21 ans, elle réussit le concours d’entrée du CNSMDP en chant lyrique dans la classe de Yann Toussaint. Depuis elle approfondit sa technique, la mettant notamment au service de la création contemporaine

Paul-Louis Barlet : L’Horloge, Le Chat 

Actuellement étudiant au CNSMDP dans la classe de Frédéric Gindraux, il se produit régulièrement en tant que soliste dans les « Requiem » de Fauré, Mozart ou Dvorak ou les Carmina Burana de Carl Orff. Sur scène, il a interprété les rôles du Baron dans « L’Amour masqué » de Messager, Zamnis dans « Almasis » de Royer, le Chat et l’Horloge dans « l’Enfant et les sortilèges » de Ravel et plus récemment le Sacristain dans « Tosca » de Puccini, Le Mari dans « Les Mamelles de Tirésias » de Poulenc et le Comte Almaviva dans « Les Noces de Figaro » de Mozart.

Jean Gloire Nzola Ntima : La Reinette 

Né à Kinshasa en RDC où il commence à chanter enfant lors des messes dominicales. C’est pour lui l’occasion de découvrir le chant lyrique.  Après être passé par le CRR de Paris et avoir participé à de nombreux concerts du Jeune chœur de Paris sous la direction de Marc Korovitch et Richard Wilberforce, il est depuis 2021 étudiant au CNSMDP. Il est lauréat 2024 du Prix d’Art lyrique de la Fondation Marie Dauphin du Verna.

Alexane Faye : Flûte

Flûtiste et piccoliste, Alexane Faye actuellement en dernière année de master, intègre la classe de Sophie Cherrier et Vincent Lucas au CNSM de Paris en 2020 où elle obtient son DNSPM. Grande passionnée d’orchestre, elle cultive également son goût pour la musique de chambre. Sa curiosité et son ouverture à une grande diversité d’esthétiques et de répertoires l’emmènent à découvrir le piccolo puis le traverso.

Alexandre Frochot : Violoncelle 

Alexandre Frochot commence le violoncelle à l’âge de 6 ans au Conservatoire de Nantes. Après avoir travaillé pendant un an avec Thomas Duran au CRR de Paris, il est reçu en 2023 au CNSMDP dans la classe de Marc Coppey à l’unanimité du jury. Il participe à plusieurs master-classes avec J.-G. Queyras, A. Karttunen, C. Hagen ou T. Tsutsumi, entre autres. Il s’est produit à la Cité des Congrès de Nantes et Angers, à la Folle Journée de Nantes ou encore à la Philharmonie de Paris. Il obtient le premier prix des concours internationaux Flame (2021) et Vatelot Rampal (2022).

Didier Puntos : Piano    

Pianiste de formation, diplômé de l’Ecole Normale de Paris et du CNSMD de Lyon, Didier Puntos est amené à se produire aussi bien en France, en Europe et le reste du monde avec comme domaines de prédilection la musique de chambre, le lied et la mélodie. Sa discographie en témoigne brillamment avec l’enregistrement entre autres, de l’intégrale des mélodies de Messager et des quintettes pour instruments vents et piano de Mozart et Beethoven. Sa carrière a connu un tournant important avec la réalisation en 1987 d’une version de chambre de l’opéra de Maurice Ravel « l’Enfant et les Sortilèges » qui a rencontré un succès retentissant. Cette production compte à ce jour plus de quatre cents représentations dans le monde entier. Elle a été entendue à L’Opéra national de Paris, à Lausanne, à Madrid, entre autres. Ont suivi alors de nombreuses collaborations avec des maisons prestigieuses (Opéra de Paris, Teatro Real de Madrid, Festival d’Aix-en-Provence…) sur de nombreux et multiples ouvrages du répertoire. Également compositeur, son catalogue comprend des œuvres chambristes, pianistiques, vocales, chorégraphiques ainsi qu’un opéra « L’enfant dans l’ombre » pour lequel il a dirigé l’Ensemble Orchestral Contemporain. Il a été entre 2003 et 2008, directeur musical de l’ensemble vocal Passeggiata. Il a récemment réalisé pour l’Opéra de Lausanne une orchestration de la Cendrillon de Pauline Viardot et en a assuré la direction musicale à la tête de l’ensemble Sinfonietta. Novembre dernier voit sa dernière création à l’Opéra National du Rhin : Les Trois Brigands d’après l’album culte de Tomi Ungerer.

Emmanuel Mercier : Piano

Emmanuel MERCIER entre à 14 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient quatre premiers prix de piano, musique de chambre, harmonie et contrepoint. Après plusieurs stages de perfectionnement auprès d’Evgeny Malinin (Professeur au conservatoire Tchaïkovski de Moscou) et une année passée à Banff (Canada) auprès de professeurs tels que Gyorgy Sebök, Menahem Pressler, il remporte plusieurs récompenses lors de concours internationaux. Il se produit depuis en récitals de piano et en diverses formations de chambre en France et à l’étranger. Il a joué avec orchestre (Orchestre National du Capitole de Toulouse dirigé par Michel Plasson, Ensemble Orchestral de Paris dirigé par Jean-Jacques Kantorow, sous la direction de Luciano Berio au Canada…) et enregistré plusieurs fois pour Radio France et pour la Cartoucherie de Vincennes. Il enseigne dès 1987 au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris en tant que professeur – assistant, successivement de Gabriel Tacchino, Alain Planès, Brigitte Engerer, et Claire Désert.
Il enseigne également au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris depuis 1993.

Concert 1, L’Enfant et les Sortilèges

L’Enfant et les Sortilèges

Fantaisie lyrique en deux parties de Maurice RAVEL (1875-1937)
Sur un livret de COLETTE (1914), créée le 21 mars 1925 à l’Opéra de Monte-Carlo. Arrangement pour flûte, violoncelle et piano à quatre mains de Didier Puntos

[…] Il fallait arrêter la composition d’une formation dont l’originalité empêche l’oreille d’écouter en référence à la version orchestrale, et dont la richesse en timbres puisse restituer la diversité de l’écriture ravélienne. Pourquoi, alors, ne pas mélanger trois modes de jeux instrumentaux bien distincts : le souffle, avec la flûte (également piccolo, flûte en sol ou flûte à coulisse selon les besoins), l’archet, avec le violoncelle et, enfin, le clavier dont l’infinie complexité permet de créer l’impression de masses, de volumes, mais aussi de styliser l’âpreté d’une percussion, le cristallin d’une harpe ou la brillance d’un cuivre ? Le reste n’est plus que jeu, jeu d’écriture bien sûr : jeu des quatre mains qui s’emboîtent ou se croisent, jeu sur la combinatoire quasi-illimitée d’un tel quatuor, jeu sur la couleur, jeu dans l’espace […].

Note d’intention de Didier Puntos pour la création en 1989 à l’Opéra de Lyon, suite à la commande qui lui avait été faite par l’Atelier lyrique.


Première partie

La maison

Dans une vielle maison normande, un enfant peine à faire ses devoirs. Pris d’un accès de colère, il est puni par sa mère. Le voilà qui s’en prend à tout ce qui l’entoure. Il renverse et brise la théière et les tasses, met en pièces ses livres, tire la queue du chat et menace l’écureuil en cage, déchire le papier peint avec le tisonnier, terrorisant les personnages imprimés. Il ouvre alors l’horloge comtoise pour se suspendre au balancier qu’il arrache. À bout, il tente de s’asseoir dans le fauteuil qui, prenant vie, recule. Et ce n’est que la première réaction de tous les éléments qui l’entourent ! Devenus vivants, à leur tour, ils s’animent dans un ballet infernal. Le fauteuil invite la bergère Louis XV, les autres sièges lèvent bras et pieds pour affirmer qu’ils ne veulent plus de l’enfant. La comtoise n’a de cesse de sonner en se plaignant de douleurs au ventre. La tasse entame avec la théière une danse endiablée, le feu sort de l’âtre et vient taquiner le garçon. Depuis les lambeaux du papier peint, la pastoure, le pâtre, les moutons, le chien, la chèvre et d’autres encore, se rient de lui en se plaignant de leurs histoires qui s’arrêtent si brusquement. Sortie quant à elle d’une page arrachée d’un livre, une princesse lui fait part de tout ce qu’il a détruit. Apparaît un petit vieillard qui égrène sa comptine et embrouille le garçon dans ses nombres et ses tables de multiplication. Les chiffres renchérissent à leur tour. L’enfant, terrorisé s’effondre. C’est le duo d’amour du chat et de la chatte qui le réveille.

Deuxième partie

Le jardin

Sous la lueur de la lune, l’enfant entre dans le jardin où le cauchemar continue. Un arbre se plaint de la blessure que lui a faite un jour l’enfant avec son canif volé. Le chœur des autres arbres eux aussi se plaignent des mauvais traitements subis. Surgissent une libellule toujours à la recherche de son amie… épinglée sur le mur, des chauves-souris en deuil de la perte d’une des leurs, une rainette qui s’en mêle. Et d’autres bêtes encore qui se ruent sur l’enfant pour se venger de sa cruauté. C’est à qui s’en prendra à lui avant les autres. Dans la bataille, un petit écureuil est blessé et l’enfant va le panser. Les animaux, à la vue de la bonne action, se calment, rendent l’enfant à sa mère. Le voilà pardonné.


Rozven

Aurélie et Pierre-Emmanuel Poujardieu, coproducteurs de cette manifestation, nous accueillent au Domaine de Rozven dans ce lieu prestigieux, historique, face à la mer, la Maison des Dunes, ayant appartenu à l’écrivaine Colette entre 1910 et 1926.

Frédéric Maget, conférencier

Frédéric Maget

Enseignant, spécialiste de Colette, a consacré à l’écrivaine de nombreux articles et ouvrages parmi lesquels le cahier Colette (L’Herne, 2011 ; rééd. 2023), Les 7 vies de Colette (Flammarion, 2019) et Notre Colette (Flammarion, à paraître le 8 février 2023). Il est président de la Société des amis de Colette et directeur de la maison natale de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne, France) qu’il a contribué à sauver et à restaurer. Engagé pour la reconnaissance de la place des femmes dans l’histoire littéraire, il a créé le Festival international des écrits de femmes et préside les Amis de Christine de Rivoyre.

Roger Muraro

 

Roger Muraro

Né à Lyon en 1959 de parents vénitiens, Roger Muraro entreprend dans sa ville natale des études de saxophone avant de découvrir le piano en autodidacte. A 17 ans, il entre dans la classe d’Yvonne Loriod au Conservatoire de Paris et fait la connaissance d’Olivier Messiaen. Il s’impose très tôt comme l’un des interprètes majeurs du compositeur français et lui consacre en 2001 une intégrale de son  œuvre  pour piano seul unanimement saluée.                             

Doté d’une technique éblouissante, étudiant plusieurs années avec Eliane Richepin, il a été lauréat des concours Franz Liszt de Parme et Tchaïkovsky de Moscou. Imaginatif et rigoureux, son jeu se met toujours au service de la poésie et de la sincérité.

Accueilli dans les plus grandes salles du monde, il collabore avec les plus grands chefs d’orchestre (Daniel Barenboim, Myung-Whun Chung, Marek Janowski, Zubin Mehta, Sir Simon Rattle, …) ainsi qu’avec les plus prestigieuses formations (Berlin, Paris, New-York, Milan, Londres, Vienne, Tokyo, …).

Ses nombreux enregistrements de musique du XXe siècle (Messiaen, Boulez, Bartok, Ives entre autres) ont enrichi une discographie déjà très vaste : Rachmaninov, Albeniz, Liszt, Chopin, Ravel (intégrale pour piano seul et les 2 concertos), Debussy …

En 2016, Roger Muraro a rassemblé les esquisses d’une œuvre concertante pour plusieurs solistes d’Olivier Messiaen. Retrouvées dans les archives du compositeur à la Bibliothèque nationale de France, ces esquisses ont été adaptées pour le piano solo sous le titre Fauvettes de l’Hérault – concert des garrigues dont Roger Muraro a assuré la création au mois de juin 2017 à Tokyo. L’ouvrage a été publié par les Editions Leduc et enregistré en première mondiale pour harmonia mundi en novembre 2018.

Autre première mondiale, l’enregistrement du concerto pour piano et orchestre Step Right Up du compositeur portugais Vasco Mendonça, avec l’Orchestre de la Fondation Gulbenkian dirigé par Benjamin Shwartz.

Après ces dernières années consacrées à la création contemporaine, Roger Muraro redonne toute sa place au répertoire romantique avec les Harmonies poétiques et religieuses de Liszt qu’il joue aux côtés de Lambert Wilson et l’enregistrement des Années de pèlerinage toujours de Liszt publié chez Alpha Classics dans le courant de l’automne 2024.

Concert 3, Ravel, Récital du pianiste Roger Muraro

Récital du pianiste
Roger Muraro


Roger Muraro a gravé l’intégrale de l’œuvre pour piano de Ravel en 2003 et a reçu pour cet enregistrement un Choc du Monde de la Musique.
Il confiait dernièrement qu’il aimerait bien redonner l’ensemble de cette œuvre en concert…


Maurice RAVEL
 (1875-1937)

La musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre, pourvu qu’elle charme et reste enfin, et toujours, de la musique. (Ravel, extrait de Esquisse autobiographique)

  • Jeux d’eau

« Dieu fluvial riant de l’eau qui le chatouille », en épigraphe de l’œuvre, un vers de Henri de Régnier extrait du poème Fête d’eau
Pièce composée en 1901, dédiée à son maître Gabriel Fauré et créée le 5 avril 1902 par Ricardo Viñes. Dans son Esquisse autobiographique, Maurice Ravel note : « Cette pièce, inspirée du bruit de l’eau et des sons musicaux que font entendre les jets d’eau, les cascades et les ruisseaux… »

  • Miroirs

Cinq pièces composées entre 1904 et 1906, dont deux furent plus tard orchestrées par le compositeur (Une barque sur l’océan, 1906, et Alborada del gracioso, 1919). L’œuvre fut jouée pour la première fois par Ricardo Viñes le 6 janvier 1906 à la Salle Érard pour la Société nationale.

  1. Noctuelles, dédiée à Léon-Paul Fargue
  2. Oiseaux tristes, dédiée à Ricardo Viñes
  3. Une barque sur l’océan, dédiée à Paul Sordes (peintre, membre du groupe des Apaches)
  4. Alborada del gracioso (Aubade du bouffon), dédiée à Michel Dimitri Calvocoressi
    (écrivain, auteur du texte des Cinq mélodies populaires grecques de Ravel)
  5. La vallée des cloches, dédiée à Maurice Delage (le premier élève de Ravel)
  • Menuet antique,

Composé en 1895, et plus tard orchestré par Ravel en 1929

  • A la manière de Borodine

Pastiche musical composé en 1912-1913, publié en 1914, et sous-titré « Valse »

  • A la manière de Chabrier

Pastiche composé en 1912-1913 et publié en 1914. Ces deux « À la manière de… » sont pour Ravel, mieux que de simples hommages, « des témoignages de reconnaissance envers ses devanciers, une façon de leur rendre avec humour ce qu’il a pu jadis leur emprunter ». Guy Sacre

  • Valses nobles et sentimentales

  1. Modéré – 2. Assez lent – 3. Modéré – 4. Assez animé – 5. Presque lent – 6. Assez vif – 7. Moins vif – 8. Lent

En exergue de l’œuvre, une citation de Henri de Régnier : « le plaisir délicieux et toujours renouvelé d’une occupation inutile ». Avant leur publication, la pièce est donnée, le 9 mai 1911, à la salle Gaveau, en « concert sans nom d’auteurs ». Ravel eut alors le désagrément de constater que ses plus zélés défenseurs ne faisaient pas grand cas de sa musique quand elle n’était pas signée.

  • La Valse

Composée à Lapras, chez son ami André-Ferdinand Hérold chez qui il séjourne de décembre 1919 à avril 1920. Cette version pour piano seul a servi de base de travail pour la version à deux pianos, ainsi que pour la version orchestrale. Dédiée à une amie de Ravel, Misia Sert, pianiste et égérie de nombreux peintres, poètes et musiciens du début du XXe siècle. Dès 1906, Ravel envisage de créer, en accord avec Serge de Diaghilev (1872-1929), une apothéose de la valse, en hommage au compositeur Johann Strauss II (1825-1899). La Première Guerre mondiale l’oblige à reporter ses projets d’écriture. Les conséquences désastreuses qui s’ensuivent viennent exacerber la fracture entre la tradition de cour viennoise du XIXe siècle et la barbarie du XXe siècle naissant. Ravel compose alors un tournoiement fantastique et fatal. Grandeur, décadence, destruction et spirale infernale de la civilisation…

 
 

Didier Puntos

Didier Puntos

Pianiste, compositeur et arrangeur, il étudie le piano à l’École Normale de Paris et l’écriture et l’accompagnement au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon. Au piano, il se produit en France ainsi que dans de nombreux pays (Canada, Brésil, Chili, Argentine, Maroc, Ethiopie…). Invité régulièrement par les Solistes de Lyon-Bernard Tétu, il collabore avec le Quatuor Debussy et le Quatuor de Genève ainsi qu’avec les solistes de l’Orchestre national de Lyon et de l’Orchestre de la Suisse Romande.

Parallèlement à cette activité de pianiste, il devient, en 1986, chef de chant à l’Atelier Lyrique de l’Opéra de Lyon. Il y réalise et interprète une version pour piano quatre mains, flûte et violoncelle de L’Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel. Cette production compte à ce jour plus de quatre cents représentations dans le monde entier. On peut réentendre cette adaptation, toujours sous sa direction musicale, à l’Opéra national de Paris, à l’Opéra de Lausanne, au Théâtre Royal de Madrid, ainsi que dans le cadre du Festival d’Aix-en Provence. Il signe par la suite d’autres adaptations d’ouvrages lyriques, en collaboration avec des metteurs en scène tels qu’André Fornier, Patrice Caurier et Moshe Leiser, Jean-Yves Ruf, Jean Liermier, Benjamin Knobil et Arnaud Meunier.

Au Théâtre des ChampsÉlysées, il présente une adaptation de La Chauve-Souris (Johann Strauss). Il réalise une version pour piano et quatuor à cordes de Così fan tutte de Mozart à l’Opéra national de Paris. Il poursuit également une activité de compositeur, consacrée aux oeuvres vocales, aux pièces de musique chambre ainsi qu’au répertoire pour piano.

Récemment, il réalise pour l’Opéra de Lausanne une orchestration de Cendrillon (Pauline Viardot) et en assurela direction musicale à la tête de l’ensemble Sinfonietta.

À l’OnR, il a présenté en 1999 L’Ombre des jumeaux,création musicale d’une pièce pour dix-huit danseurs.

I Giardini

I Giardini
Pauline Buet / David Violi

Nommé  aux  Victoires  de   la  Musique  Classique 2021, I Giardini est un collectif d’artistes inspirés et généreux, réunis autour d’une sensibilité commune, d’une complicité rare et de la joie d’être ensemble sur scène.
Avec une exigence musicale de premier plan, ses deux cofondateurs et directeurs artistiques Pauline Buet, violoncelliste et David Violi, pianiste ont créé un espace de liberté et d’exploration autour d’un univers romantique unique, s’inspirant du passé, de Fauré et Bonis à Chausson, Poulenc ou Schumann, mais ancré dans le présent à travers des collaborations avec de grandes compositrices internationales comme l’américaine Caroline Shaw ou la franco-britannique Joséphine Stephenson.
Concerts, projets lyriques, danse, nouvelles formes de langages comme la réalité virtuelle… la musique est avant tout un échange permanent, attendu, entre eux et avec le public.

Depuis sa création, I Giardini s’est produit sur les scènes majeures, en France (Musée d’Orsay, Théâtre des Bouffes du Nord, Auditorium – Orchestre National de Lyon, Arsenal de Metz, Théâtre du Châtelet, Le Lieu Unique de Nantes, TAP Poitiers, Opéras de Lille, d’Avignon, de Montpellier ou de Bordeaux, etc.) et à l’international (Suisse, Verbier Festival – Belgique, La Monnaie de Munt – Canada, Salle Bourgie, Festival Classica – Chine, NCPA Beijing, Forbidden City Concert Hall, Shanghai Oriental art center – Allemagne, Beethovenfest, Heidelberg Frühling – Italie, Bologna Festival, Palazzetto Bru Zane dont ils sont un fidèle partenaire).
Leur derniers enregistrements (« Nuits » avec Véronique Gens & « Bleu » et « The Wheel » chez Alpha Classics) ont été salués par la critique (Diapason d’or de l’année 2020, Choc Classica, ffff  Télérama, etc.).
Leur prochain album paraîtra chez Pentatone music en février 2025 autour de la musique d’Ernest Chausson.
La Caisse des Dépôts et Consignations est le grand mécène de I Giardini.

 

Violaine Despeyroux, alto

Violaine Despeyroux commence ses études musicales au CRR de Toulouse à l’âge de 5 ans auprès de Valérie Apparailly où elle obtient, en 2012, le 1er prix d’alto ainsi que celui de musique de chambre en quatuor à cordes.
La même année, elle est admise au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans la classe de Jean Sulem.
Lauréate de plusieurs concours, elle remporte à l’âge de 16 ans le 1er prix du Concours National des Jeunes Altistes avec la mention spéciale de la meilleure interprétation de la « Sonate Rhapsodique » de Dimitri TCHESNOKOV.           En 2014, elle reçoit le 2e Prix au Concours International d’alto “Cecil Aronowitz” avec le prix de la meilleure interprétation de J.-S. Bach.
Elle aborde tous les types de répertoires en soliste et en musique de chambre allant du J.-S. Bach à Tristan Murail.
Depuis septembre 2018, Violaine est artiste en résidence à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, sous la direction de Miguel da Silva.
Violaine Despeyroux joue un alto Charles Jacquot de 1863.

 

Sébastien Surel, violon

Sébastien Surel obtient les 1ers prix de violon et de musique de chambre du CNSM de Paris dans les classes de Sylvie Gazeau et Christian Ivaldi.
En 2004, il fonde le Trio Talweg, en compagnie de Eric-Maria Couturier et Romain Descharmes, avec lequel il est invité sur les scènes d’Europe et d’Asie.
En 2014 il crée le trio « Camara Pop » avec Vincent Segal et Tomás Gubitsch.
En 2018, il devient également le 1er violon du « Quatuor Ludwig ».
Sébastien Surel est titulaire du CA de violon depuis 2011 et enseigne le violon et la musique de chambre au CRR de Paris.
Parallèlement au violon, il a étudié l’harmonie, l’orchestration et la composition dès l’âge de 12 ans et a poursuivi ses études d’écriture à Paris avec Alain Margoni.
Ses aventures musicales le portent au-delà des frontières de la musique dite classique.
Passionné par la production musicale depuis l’adolescence, il est compositeur de musique à l’image.
Sébastien Surel joue un violon de Giuseppe Guadagnini de 1788.

Presse :
I Giardini est un partenaire sensible et respectueux. Opéra Magazine
Exquisite hour indeed. Presto Classical
Les Giardini, enjoués et piquants à souhait, un moment de grâce. Diapason d’Or de l’année 2020
Cocasse et débordant de charme. Voilà un disque délicieux, une friandise musicale à faire fondre par les oreilles les esprits les plus rétifs à l’univers du merveilleux. Télérama
La cohérence de l’interprétation, aérienne ; la texture musicale et un esprit romantique permanent sont les coutures qui assemblent ce patchwork de chambre pour adultes en mal de merveilleux. Libération
La tendresse de ses cordes, le galbe de ce piano, la tenue et la finesse de l’ensemble sont admirables. Un voyage en excellente compagnie. Classica
Ce récital de musique de chambre est touchant et drôle. On a le cœur qui se serre. Le Parisien
Une “heure exquise”. Presto Classical
Tout est mené avec brio et musicalité. Composher
La vitalité et la sensibilité alerte des membres de l’ensemble I Giardini. Les initiatives qui circulent d’un pupitre à l’autre, font merveille. Diapason

 
 

Concert 2, Colette, et ses amis compositeurs par l’Ensemble « I Giardini »

Colette et ses amis compositeurs

Complice du Ravel de L’Enfant et les sortilèges, dont elle écrivit le livret, amie des compositeurs, plutôt bonne pianiste, Colette fut même critique aux côtés de Claude Debussy dans le quotidien Gil Blas.

Un concert de musique de chambre par l’ensemble I Giardini qui évoque l’univers musical dans lequel Colette évolua.

 

 

Maurice RAVEL (1875-1937)

Trio en la mineur M.67 pour violon, violoncelle et piano

Composé en 1914 à Saint-Jean-de-Luz, dédié au compositeur André Gedalge, et créé le 28 janvier 1915 à Paris à la salle Gaveau

  1. Modéré
  2. Pantoum
  3. Passacaille
  4. Final


Gabriel FAURÉ
(1845-1924)

Quatuor pour piano et cordes en ut mineur, op. 15

Composé entre 1876 et 1879, dédié au violoniste Hubert Léonard, et créé le 14 février 1880 à la Société nationale de musique à Paris (salle Pleyel)

  1. Allegro molto moderato
  2. Scherzo : Allegro vivo
  3. Adagio
  4. Finale : Allegro molto